La Joconde


Si on nous demandait de ne citer qu’un tableau, une très grande majorité répondrait probablement :

La Joconde !

Chacun d’entre nous la voit, certains ont même décidé d’y consacrer tout ou partie de leur vie et pourtant personne ne la connaît véritablement !

Il s’agit très certainement de l’œuvre d’art la plus connue au monde du fait qu’elle a été reprise de nombreuses fois comme référence par un grand nombre d’artistes. Une autre raison réside dans son histoire ainsi que tous les secrets et mystères qui y sont liés.

Elle suscite un intérêt aussi fascinant que dévorant.

Portrait.

La Joconde est une peinture à l’huile réalisée sur un support en bois de peuplier représentant le portrait d’une jeune femme. Cette œuvre de 77 cm de hauteur pour 53 cm de large a été confectionnée par l’artiste, inventeur et génie Léonard de Vinci.

La posture adoptée par la femme qui est peinte tranche avec le style de l’époque dans la mesure où les portraits réalisés jusqu’alors étaient coupés au niveau des épaules et orientés de profil.

Les yeux de la Joconde sont justement un des aspects de cette peinture qui fait couler beaucoup d’encre. Ce fameux regard qui aurait la fâcheuse tendance à nous suivre…

Quand bien même on parle d’effet Monna Lisa pour évoquer cet effet d’optique, il semblerait étonnement, qu’il ne soit pas applicable à l’intéressée !! Tout est question… de point de vue ! 😉

Mais de quand date cette peinture et de qui s’agit-il ?

Elle a été conçue au début des années 1500 à Florence. Pas de date précise car les avis divergent selon les sources sur lesquelles on s’appuie. Elle pourrait trouver son origine entre 1503 et 1506 ou encore entre 1513 et 1517.

Quant à l’identité du modèle représenté, il a été généralement admis qu’il s’agissait de Lisa Gherardini, épouse d’un important marchand florentin au commerce florissant, Francesco del Giocondo. Le patronyme ayant sans nul doute contribué à donner son nom à la « La Joconde » que l’on connaît bien alors qu’initialement, le nom du tableau était « Monna Lisa ».

Ce dont on est sûr, c’est que selon une note d’Agostino Vespucci qui étudiait les créations de Léonard de Vinci, ce dernier travaillait sur le portrait de Lisa del Giocondo.

La demande a été formulée par Francesco afin de réaliser le portrait de son épouse mais il n’a pas été retrouvé de trace de paiement d’une part et la peinture n’est jamais entrée en possession du commerçant de Florence d’autre part.

Léonard n’avait d'ailleurs pas achevé le tableau lorsqu’il quitta Florence pour Milan. Léonard de Vinci était connu pour le temps qu’il pouvait employer dans la réalisation d’un tableau.

Le doute persiste cependant quant à savoir si le portrait exposé au Louvre est bien celui de Lisa Gherardini car des experts affirment que le style du tableau est caractéristique de l’artiste mais après 1513.

D’autres éléments tels que l’absence de sourcils, un dessin de Raphaël, les larges colonnes…viennent souligner plusieurs incohérences et étayer cette thèse.

On commence à évoquer la possibilité qu’il y ait en fait, non pas une, mais deux « Monna Lisa ».

L’histoire ne s’arrête pas là puisqu’en 1517, Antonio de Béatis, personnalité italienne de la Renaissance, rend visite au maître de Vinci en France au Clos Lucé et affirme que ce dernier était occupé à travailler une fois encore sur le portrait d’une florentine...

Et cette fois-ci, c’est un noble mécène répondant au nom de Julien de Médicis qui aurait passé la commande de cette peinture. Plusieurs femmes sont alors envisagées pour être finalement le modèle de la Joconde telle qu’on la connaît aujourd’hui. Un historien avance l’hypothèse que ce portrait représenterait Pacifica Brandini d’Urbin, une femme avec laquelle Le mécène aurait eu une brève liaison et qui serait morte tragiquement en donnant naissance à leur enfant.

Ce scénario aura le mérite de séduire les plus romantiques…

Des avancées technologiques et de nouvelles perspectives d’explication…

En 2004, Pascal Cotte, un ingénieur renommé mondialement dans l’expertise scientifique des tableaux, répond à l’invitation du célèbre musée parisien, et procède à une numérisation fidèle de l’œuvre par le biais d’une analyse multispectrale. Cette technologie devait permettre l’identification des couleurs d’origine de la peinture qui ont passé au fil du temps.

Mais cette analyse des différentes couches picturales (à l’image d’un oignon qu’on éplucherait) a également mis d’autres détails en évidence et selon lui, la clé des mystères liés à cette célèbre peinture se situerait au cœur même de l’œuvre et non dans d’autres exemplaires de La Joconde dispersés aux quatre coins du monde.

En sondant les couches les plus profondes de La Joconde, ce physicien a mis notamment en lumière le fait qu’il y avait un second portrait en dessous de celui en surface et qui apparaît aux yeux de tous. Sans dévoiler tous les détails de son travail minutieux, il a décelé des éléments d’un précédent visage invisible à l’œil nu.

Il est probable que ce 1er portrait soit la véritable Lisa del Giocondo. Et ainsi, les deux « Monna Lisa » ne seraient qu’un seul et même tableau…

Intriguant non ?

 

Ce qui est certain, c’est que de la même façon que La Joconde est une œuvre d’art tout à fait singulière et qu’elle est probablement la peinture la plus célèbre au monde, il n’est pas possible de résumer son histoire de plus 500 ans en un seul article. Il y aurait tant à raconter ! Les interprétations et les différentes versions à son sujet ne manquent pas.

Elle n’a pas tout révélé et démystifier tous ses secrets s’apparente presque à courir après des chimères.

A défaut d’avoir répondu à toutes les interrogations que suscite ce tableau énigmatique, j’espère que cet article aura au moins, aiguisé, réveillé, ou fait naître votre intérêt pour cette œuvre d’art intemporelle.

Le Da Vinci code demeure désespérément impénétrable…