Opération coup de pinceau !
Quand bien même il existe de très nombreux moyens et techniques différentes pour peindre, lorsqu’un artiste parle de son envie de créer un tableau, on va penser très rapidement au fait qu’il va se saisir de ses tubes de couleurs et de ses pinceaux.
Certes, le passionné de cette forme d’art dispose aussi de couteaux, d'aérosols de peintures, de rouleaux ou encore d’autres objets insolites pour créer de jolies toiles. Tout dépendra du style de l’œuvre. Mais il nous est presque inconcevable de ne pas évoquer les pinceaux.
Il est à lui seul tout un symbole et à dire vrai, c’est un des outils les plus utilisés par les artistes peintres. Les images qui nous viennent très spontanément en tête lorsqu’on parle d’un peintre, ce sont les pinceaux et la fameuse palette.
Evidemment !
Cet article va donc brosser les différents aspects de ces curieux outils.
Le pinceau est un des instruments qui permet à l’artiste d’appliquer des pigments sur un support qu’il souhaite colorer. Voilà donc sa vocation première.
Il est composé de trois parties successives.
Le manche ou hampe qui est l’extrémité la plus grande et par laquelle on va saisir le pinceau.
La garniture, l’autre extrémité et qui sera imprégnée de pigments colorés.
La virole, enfin, qui va permettre d’attacher et de rendre solidaire les deux autres parties.
Le manche. Il pourra être réalisé à partir de différents matériaux. Du bois ou encore du plastique pour la très grande majorité. Les arguments qui vont alors permettre d’orienter le choix du pinceau sont le coût et le confort (bois vernis ou non, poids du pinceau, forme pour une meilleure préhension…).
Ensuite, ce qui sera plus déterminant, c’est la longueur du manche. Il pourra être long ou court.
Les affinités, avec l’un ou l’autre, dépendront du style de pratique de la part du magicien des couleurs. Il sera notamment plus apprécié de ceux qui exercent leurs talents artistiques en position debout. Plus le manche sera grand, plus il sera facile pour l’artiste de prendre du recul sur sa toile.
Il est nécessaire de s’écarter ponctuellement de son tableau afin de pouvoir apprécier le rendu dans sa globalité et d’apporter des retouches aux endroits opportuns.
A l’inverse, les hampes de plus petite taille permettent un travail au plus près de la toile dans le but de soigner les détails et de réaliser des traits avec une plus grande précision.
La virole. Cette pièce qui permet d’attacher la garniture au manche pourra être en métal, en plastique ou plume et fil.
La qualité et la longévité d’un pinceau à ce niveau seront déterminées par l’assemblage exécuté à la virole. Lorsqu’il s’agit d’un simple collage et plus encore si le manche est en bois (donc sujet aux gonflements en présence d’eau), alors le risque que le manque se désolidarise de la touffe de poils est accentué.
En revanche, si le maintien des différentes parties est assuré par un sertissage de qualité, alors il sera possible de conserver ce pinceau sur une plus longue durée. La bonne tenue de l’assemblage dans le temps sera garantie.
La garniture. La touffe de poils est le dernier élément manquant et celui qui va donner toute sa singularité au pinceau. Il en existe de toutes sortes.
Plusieurs caractéristiques essentielles vont donc être prises en compte par le peintre dans son choix de pinceaux.
La forme tout d’abord. La coupe des poils de la garniture va conditionner l’utilisation qui sera faite du pinceau. On peut citer le pinceau plat, le biseauté, le spalter, le rond, le traceur, l’usé-bombé ou langue de chat, l’éventail… Lorsque certains auront une fonction plus spécifique, d’autres à l’inverse seront dotés d’une plus grande polyvalence.
Par exemple, le spalter est un pinceau notamment utilisé pour réaliser le fond des toiles. Ici c’est la disposition en largeur des poils qui fait son intérêt. On peut ainsi recouvrir de manière plus uniforme et de façon beaucoup plus rapide, des peintures de couleurs sur une toile ou tout autre support.
Le pinceau usé-bombé quant à lui permet de réaliser différentes techniques. Selon le côté du pinceau (la pointe, la tranche, le plat) qu’on va présenter, appliquer sur le support, l’artiste sera en mesure de réaliser des traits plus ou moins larges, des glacis, des modelés…
Après la coupe, il y a tout naturellement plusieurs tailles différentes pour chaque style de pinceau. Nul besoin d’épiloguer longuement sur le sujet. Le choix s’effectuera très logiquement en fonction des dimensions du trait à effectuer ou de la toile à peindre.
L’origine des poils. Ces derniers seront classés selon leur dureté, leur souplesse, leur nervosité ou encore leur capacité d’absorption.
Ainsi, chaque type de poils dispose de caractéristiques propres avec ses qualités et ses défauts. Certains seront plus adaptés à certaines peintures et d’autres non. Pour la composition de la garniture, on distingue deux catégories principales.
Les poils naturels (issus d’animaux tels que la martre, la chèvre, le petit-gris, le blaireau…) d’une part et les fibres synthétiques (nylon, polyamide…) d’autre part.
A l’heure actuelle, l’offre existante sur les fibres synthétiques permet de concurrencer pleinement celle sur les poils naturels.
Les poils synthétiques sont plus résistants (aux solvants notamment), plus économiques, plus écologiques, plus faciles à nettoyer… On peut leur reprocher parfois un manque de finesse (en raison de l’absence d’écailles comme sur la surface des poils naturels) ou une faible propension à retenir le liquide.
Mais les fabricants ne cessent de progresser et de développer de nouvelles gammes qui diminuent toujours plus ce dernier écart entre les poils naturels et synthétiques.
A noter qu’il existe une convention relative à la couleur des poils en fibres synthétiques. En effet, plus le poil est foncé, plus il est nerveux. Et plus il tire vers des tons clairs (souvent jaunes), plus il est doux.
Ne pas négliger le nettoyage de vos pinceaux après chaque utilisation afin de prolonger leur durée de vie.
Pour résumer, les pinceaux sont des compagnons presque incontournables pour l’artiste peintre. Qu’importe son style, son niveau…, il existe dans ce large panorama ceux dont il a besoin pour la pratique de son art.
Ils ont tous une bonne raison d’exister quand bien même les fibres synthétiques constituent une sérieuse alternative aux poils naturels.
Plus rien ne vous arrête, alors, à vos pinceaux !